L’ histoire du Karaté :


Les « arts du combat » d’Asie sont intrinsèquement liés aux religions, aux systèmes philosophiques (Bouddhisme et Taoïsme) et aux techniques médicales (acuponcture).

Ils reposent sur une parfaite connaissance du corps humain, tant du point de vue anatomique et
physiologique que psychique.

L'histoire du karaté ne déroge pas à cette règle. Les différentes techniques qui composent cet art martial se sont perfectionnées durant des
milliers d'années. Ainsi, lorsqu'un maître en karaté-do fait face à un adversaire, il oppose à l'agresseur des centaines d'années de recherche et d'expérience.

Le secret et les légendes qui entourent le développement des arts martiaux rendent difficile la reconstitution de l'histoire du karaté.


Le point commun de presque tous les arts martiaux, est qu'ils puisent leur origine dans le
temple de Shaolin.

Légende ou réalité, vers le début du VIème siècle, un moine bouddhiste venu de l'Inde, du nom de
Bodhidharma, arriva au monastère de Shaolin. Il initie ses disciples à des techniques respiratoires, et leur apprend des exercices destinés à s'endurcir ainsi qu'à se défendre lors de leurs fréquents voyages. L'enseignement de Bodhidharma, qui affirme que la vérité ultime ne saurait être atteinte sans le développement harmonieux du corps et de l'esprit, influença l'évolution ultérieure des arts martiaux.

La légende raconte que plus tard, le temple Shaolin aurait été détruit dans un incendie, et que les moines survivants se seraient dispersés à travers la Chine, propageant leur art de combat sous le nom de
Shaolin Su Kempo.

Au début du
XVème siècle, Okinawa passe sous domination chinoise. L'interdiction du port des armes poussa les habitants à développer au maximum l'art du combat à main nue. Les Japonais qui envahissent l'île au début du XVIIème siècle maintiennent et renforcent l'interdiction.

L'enseignement de maître à disciple se fait oralement, et par l'intermédiaire des
katas. C'est au cours de ce siècle que se produisit la véritable synthèse du " Te " local et des arts martiaux chinois originaires du temple de Shaolin qui devait aboutir progressivement au " To-de ", ancêtre du Karaté actuel.

Au début du XIXème siècle l'histoire du karaté d'Okinawa se résume à celle de trois styles :
Tomari-te, Shuri-te, Naha-te, du nom des trois villages.

L'étape la plus importante pour le développement de cet art fut franchie au début du XXème siècle par le maître Asato Itosu qui réussit à introduire le Karaté comme complément à l'éducation physique dans les écoles de l'île.

C'est
Gichin Funakoshi, originaire de Shuri, qui importa le karaté d'Okinawa au Japon. En 1922, il présente pour la première fois le karaté aux japonais et plus tard sur l'invitation de Jigoro Kano, le fondateur du judo, il montrera son art au Kodokan. Il décide de rester dans cette ville, et en 1938 fonde son propre dojo qu'il appellera le Shotokan.

Son enseignement est assez proche de celui que l'on dispensait à okinawa. Les transformations les plus flagrantes que l'on retrouve dans le Shotokan actuel sont dues à son fils Yoshitaka qui introduisit des exercices de combat et adaptera la pratique du karaté à la tradition japonaise.

Le Karaté est aujourd'hui probablement l'art martial le plus populaire au monde. Contrairement au Judo et à l'Aïkido, le Karaté ne fut jamais l'oeuvre d'un seul homme, mais celle de plusieurs générations de maîtres et de disciples, à travers une multitude d'écoles et de styles originaux qui conservent aujourd'hui encore, toutes leurs caractéristiques spécifiques.

Le Karaté est un art martial qui utilise de manière rationnelle toutes les possibilités que lui offre le corps humain en matière d'autodéfense. Les techniques les plus fréquentes sont celles de blocages et de percussions, largement majoritaires dans les styles modernes. Les styles traditionnels, quant à eux, développent parallèlement une panoplie très éclectique de techniques d'esquives, de saisies, de luxations, de projections et de strangulations, tout à fait caractéristiques d'une recherche d'efficacité intégrale.


Les techniques traditionnelles du Karaté sont destinées à assurer une efficacité totale dans toutes les formes de combat possibles,
que ce soit à longue distance (distance de jambe), à distance moyenne (distance de poing) ou à distance courte (corps-à-corps).

Aujourd'hui, le nombre total de styles de Karaté doit largement dépasser le millier. Mais une soixantaine seulement sont connus et pratiqués. Ils ne doivent cependant pas être considérés comme les plus "sérieux" ou les plus efficaces. Pratiqué dans les universités, l'art martial d'Okinawa a beaucoup évolué, avec, notamment l'apparition de la compétition. Mais dans l'archipel des Ryu-Kyu on pratique encore la forme ancienne de cet art,
celle des maîtres Itosu, Funakoshi, Mabuni, Miyagi, les pères du Karaté moderne.

Voici mes impressions sur la signification de la ceinture noire.


-Lors de mes premiers cours de karaté, je me souviens avoir regardé avec beaucoup d'envie les ceintures noires qui s'entraînaient. Et comme de nombreux pratiquants, c'est avec acharnement que je me suis entraîné pour obtenir cette fameuse ceinture noire. En effet, la ceinture noire reste pour beaucoup un mythe. Pour preuve, il suffit de dire en société que l'on est ceinture noire pour provoquer l'admiration de tous mais s'ils savaient . Et non, on ne connaît pas de techniques secrètes nous rendant invincibles lorsque l'on devient ceinture noire ! ! Et puis, si on connaissait tout en obtenant la ceinture noire, la pratique du karaté deviendrait rapidement ennuyeuse, n'est ce pas ! Même si le passage de la ceinture noire est une étape importante dans la vie d'un karateka, cela ne demeure justement qu'une étape, qu'un passage et ce n'est certainement pas un but en soi. Du reste, il existe ensuite des degrés ou dan pour hiérarchiser les ceintures noires entre elles : Shodan (premier degré), Nidan (deuxième degré) etc. On peut s'étonner, pour ceux qui savent compter en japonais, que le premier degré de japonais ne soit pas appelé ichidan. Si on se penche un peu plus attentivement sur l'étymologie japonaise du mot Shodan, on peut voir qu'il est composé de deux idéogrammes. L'idéogramme Dan est l'idéogramme utilisé pour représenter le degré, la marche d'escalier. L'idéogramme Sho est particulièrement intéressant. Il se décompose en deux parties, l'une représentant le tissu et l'autre le sabre. En effet pour faire un kimono, il faut commencer par couper l'étoffe. Sho signifie donc simplement commencer, débuter.

Devenir ceinture noire ou shodan, c'est donc seulement avoir gravi la première marche de l'escalier karaté. Tout comme le musicien apprend ses gammes avant de pouvoir jouer une partition complète, le karatéka apprends les techniques de base pendant la période de la ceinture blanche à la ceinture marron pour ensuite commencer le vrai travail de recherche sur le karaté-do à partir de la ceinture noire.




Jose Areosa
5eme Dan de la fédération suisse de karaté shotokan